Evolix infogère des centaines de serveurs chez différents hébergeurs français. À l’occasion de l’IPv6day (mercredi 8 juin 2011), nous avons pu vérifier le déploiement d’IPv6 chez chacun d’eux. Pour certains, c’était déjà en place (parfois depuis des années), pour d’autres c’est beaucoup plus “problèmatique”. Petit bilan sans concession :
– JAGUAR NETWORK : OK pour l’IPv6
– LOST OASIS/IELO : OK pour l’IPv6
– DEDIBOX/ONLINE : OK pour l’IPv6
– OVH : OK pour l’IPv6
– GANDI HOSTING : OK pour l’IPv6
– IKOULA : #FAIL pour l’IPv6 ; malgré une communication autour d’IPv6 (?!), réponse reçue : “Nous vous invitons à contacter le service commerciale à sales@ikoula.com.”
– AMAZON EC2 : #FAIL pour l’IPv6 ; IPv6 est déclaré comme “non supporté”…
– NEXTO : #FAIL pour l’IPv6, réponse reçue : “Aucun planning n’est actuellement prévue pour la migration IPv6.”
– ILIAD ENTREPRISES : #FAIL pour l’IPv6, réponse reçue : “pour le moment ca n’est pas possible, on espère pouvoir le fournir prochainement mais je ne peux pas donner d’échéance précise pour l’instant.”
Côté fournisseur d’accès français, ça sera plus rapide, seul Nerim offre un accès natif depuis presque 10 ans. Free s’y est mis plus récemment en proposant un accès 6to4rd : c’est moins bien qu’un accès natif notamment car cela signifie qu’IPv6 n’est pas déployé sur le cœur de réseau, mais Free a permis une mise en œuvre très facile : il suffit de cocher une option sur une interface web pour activer l’IPv6.
Pour l’IPv6day, Evolix a donc proposé à tous ses clients d’activer leurs services en IPv6 pour ce jour là, notamment de les aider à ajouter temporairement un enregistrement DNS AAAA sur les noms de domaines les plus utilisés. Le taux de réponse a été très faible, et nous remercions notamment les sites web http://www.itsartmag.com/ et http://www.chambresapart.fr/ d’avoir joué le jeu.
Sur la partie technique, l’activation de nos propres services et ceux de certains clients ont montré que tout est quasiment prêt. Le soucis majeur n’est plus vraiment de se préoccuper si cela marche ou pas, mais d’avoir une qualité de service au moins équivalente à l’IPv4. De façon plus terre à terre, l’enjeu n’est plus d’arriver à faire un ping6 ipv6.google.com ou de voir la tortue danser sur www.kame.net MAIS d’avoir des temps de réponse corrects. Concrètement, à cause de l’utilisation de nombreux tunnels IPv6, mais aussi d’infrastructures IPv6 expérimentales et moins robustes chez les opérateurs et fournisseurs d’accès, on a souvent constaté des temps de réponses dégradés en IPv6 pour l’utilisateur final. Par exemple, depuis un accès donné, un site web qui répondait en 50ms en IPv4 peut se retrouver à répondre en 200ms en IPv6…
Pour conclure, l’IPv6day a permis de valider le bon fonctionnement d’IPv6 en parallèle d’IPv4 ; il faut surtout rester vigilant sur la qualité des services accessibles en IPv6, notamment en terme de temps de réponse (tout n’étant pas parfait sur ce point, je conseille d’ailleurs de désactiver pour l’instant les doubles enregistrements DNS A et AAAA sur vos noms de domaine). Par contre, l’obstacle principal à IPv6 reste la partie communication, et l’on voit que des évènements comme l’IPv6day ne suffisent pas : pour forcer tout le monde à s’intéresser à IPv6, il faudrait que des moteurs de recherche comme Google pénalisent les sites web n’étant pas accessibles en IPv6. Prochaine étape ?
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