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GOLDCAR l’arnaque en or des loueurs de voitures

Thursday, July 6th, 2023

TL;DR Évitez le loueur low-cost de voitures GOLDCAR (nommé aussi INTERRENT)

Cela fait plusieurs années que je n’ai plus de voiture, et régulièrement pour les vacances je loue une voiture. Connaissant un peu le milieu des loueurs de voitures (ayant travaillé pas mal avec feu AUTOESCAPE il y a quelques années), j’avais l’habitude de prendre le loueur le moins cher. En effet, les voitures louées sont toujours quasiment neuves (car la location de voiture est un rouage de la revente de voitures d’occasion, vu qu’il n’y pas assez d’acheteurs de voitures neuves) et le marché est basé essentiellement sur l’offre et la demande, avec une forte concurrence entre les acteurs.

En 2020, je loue donc une grande voiture plusieurs mois à l’avance pour l’été auprès de l’entreprise GOLDCAR. Je réserve du samedi 15 au 23 août auprès de l’agence GOLDCAR (nommée aussi INTERRENT) de l’aéroport Marignane (les tarifs sont souvent moins chers à l’aéroport, ça me fera une belle ballade à vélo). Le samedi 15 août, j’ai un contre-temps et je ne pourrais prendre le véhicule que dans l’après-midi, j’appelle donc toutes les heures pour joindre GOLDCAR, mais ça ne répond pas une seule fois. Je laisse un message sur le répondeur pour indiquer que je viendrais quelques heures plus tard. Quand j’arrive à l’agence GOLDCAR, je me présente au guichet et on m’indique que ma réservation a été annulée pour « NO-SHOW » et que la voiture a été louée à quelqu’un d’autre… on m’indique qu’il n’y aura aucun remboursement et qu’il n’y a de toutes façons plus aucune voiture disponible à l’agence GOLDCAR : on me jette dehors en m’indiquant juste l’email cs@goldcar.com si je veux faire une réclamation !! Me voilà un peu abassourdi à l’aéroport de Marignane, sans véhicule pour aller à l’autre bout de la France le lendemain, avec mon vélo pour rentrer à Marseille et 560 EUR en moins. Sans trop d’espoir je vais voir les autres loueurs de voitures, les prix sont exhorbitants. Mais je trouve quand même une petite voiture pour 700 EUR, tant pis on se serrera pour partir en vacances, et j’arrive tout juste à démonter et faire rentrer mon vélo pour rentrer sur Marseille. À ce moment j’ai également bon espoir d’obtenir un remboursement de GOLDCAR. Le soir-même j’envoie un email au service client :

Date: Sat, 15 Aug 2020 21:09:48 +0200
From: Gregory Colpart
To: cs@goldcar.com
Subject: RECLAMATION SUITE ANNULATION
Bonjour,
J’ai effectué une réservation d’une voiture pour 1 semaine au nom de COLPART à partir de ce matin.
J’ai eu un contre-temps et je vous ai appelé toute la journée afin de prévenir de mon retard et de savoir si cela ne posait pas de problème : j’ai passé des dizaines d’appels, aucune réponse de votre part. J’ai laissé un message sur le répondeur.
Et en me présentant tout à l’heure au guichet, on m’indique que ma réservation est annulée pour NO-SHOW !! La voiture a été donnée à un autre client, et l’on me renvoie chercher une voiture à un autre loueur… ceci est inadmissible !! Votre service client par téléphone était fermé, et je n’ai eu que cette adresse email !!
Merci de me rappeler de toute urgence au 06 XX XX XX XX
Cordialement,

Aucune réponse par email. Je tente donc de joindre @GOLDCAR / @GOLDCARCARES / @INTERRENT_FR par Twitter mais je me fais jeter en message privé, je tente aussi par téléphone et même son de cloche, désolé monsieur on ne peut rien faire pour vous.

Je suis désemparé, finalement j’ai payé sur Internet pour quelque chose que je n’ai pas eu, je vais donc reprendre les bases : que puis-je légalement faire ? Déjà je constate avec effroi que les loueurs de voitures (comme les hôtels ou les billets d’avion) bénéficient d’exceptions comme par exemple pas de droit de rétractation (Article L221-28 du Code de la Consommation). Ça commence mal. Je trouve différents conseils notamment Achats sur Internet : que faire en cas de litige ? qui disait à l’époque (depuis ça s’est enrichit de nouvelles étapes) :

  1. Contacter le service Client par LRAR
  2. Prendre appui et conseil auprès d’une association de consommateurs
  3. Saisir la justice

Je suis quelqu’un de méthodique : on va dérouler la procédure ! Premier défi : trouver l’adresse postale pour envoyer une LRAR. Merci societe.com, je découvre l’existence de 2 entreprises en France : INTERRENT et GOLDCAR FRANCE situées à 15 av de Bruxelles à Vitrolles (même adresse) avec deux gérants Gerardo BERMEJO MARBAN et Jose BLANCO GONZALEZ. J’envoie donc une LRAR à ces 2 entreprises :

Marseille, le 09 septembre 2020,
OBJET : mise en demeure de remboursement de la réservation n° 196XXX

Madame, Monsieur,
J’ai effectué une réservation de véhicule à l’aéroport de Marignane du samedi 15 au 23 août 2020 (réservation 196XXX, voir en annexe). Le samedi 15 août, j’ai eu un contre-temps et je vous ai appelé à de nombreuses reprises toute la matinée pour prévenir de mon retard et de savoir si cela ne posait pas de problème : j’ai passé des dizaines d’appels, aucune réponse de votre part. J’ai laissé un message sur le répondeur, aucun rappel. Quand je suis arrivé à l’aéroport en fin d’après-midi, vous m’avez indiqué que ma réservation était annulée : ma voiture a été louée à un autre client… aucun remboursement et vous n’aviez aucune solution à me proposer, plus aucun véhicule à louer, je devais aller payer un autre véhicule chez un autre loueur !! J’ai alors appelé votre service client (fermé jusqu’à lundi…) et écrit le soir-même à l’adresse cs@goldcar.com que vous m’avez donné (voir en annexe) : aucune réponse. J’ai relancé le lendemain matin (16 août), le lundi (17 août), le lundi suivant (24 août) : absolument aucune réponse alors qu’entre-temps votre service téléphonique m’a garantit une réponse en moins de 14 jours. À ce jour, 25 jours plus tard, je n’ai toujours eu aucun signe de vie de votre part.
Je vous mets donc en demeure de me rembourser immédiatement :
la somme de 560,64 EUR qui correspond à ma location d’une semaine d’une voiture que vous avez à une autre personne à mes dépens,
la somme de 698,45 EUR qui correspond à la location d’une petite voiture de remplacement que j’ai dû louer le samedi 15 août chez un de vos concurrents à l’aéroport (voir contrat en annexe)
Je vous mets également en demeure de me verser la somme de 500 EUR comme dédommagement de m’avoir laissé complètement seul et sans solution à l’aéroport, pour avoir dû louer chez un concurrent un véhicule inadapté à mes besoins, et pour n’avoir pas répondu à ma réclamation du 15 août depuis plus de 25 jours.
Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, mes salutations respectueuses.

J’envoie également une copie par email et surprise, 16 jours plus tard, je reçois une réponse du service Client :

On Fri, Sep 25, 2020 at 12:46:24PM +0000, Customer Service – Info wrote:

Cher client,

Merci pour votre courriel concernant votre récente réservation chez Interrent.
Comme vous pouvez le voir dans la confirmation de votre réservation, le client doit présenter ses documents personnels lors de la prise en charge du véhicule (voir point 9.2. des conditions particulières de location).
Aucun remboursement ne peut être effectué si la réservation a été annulée moins d’une heure avant le début de la période de location (voir les conditions d’annulation au point 8 des conditions générales). Il est également clairement indiqué qu’aucun remboursement ne sera effectué si le client ne se présente pas à notre bureau pour récupérer le véhicule.
a) Si vous ne disposez pas d’une carte de crédit valide pour payer la location du véhicule ou les suppléments contractuels.
b) Si vous n’êtes pas d’accord avec les conditions générales du contrat de location une fois que vous vous êtes présenté au comptoir.
c) Si vous ne fournissez pas les documents nécessaires pour procéder à la location et compléter la réservation une fois que vous vous êtes présenté au comptoir.
d) Si vous ne vous présentez pas pour récupérer le véhicule.
la réservation sera annulée et aucun remboursement ne sera effectué.
Nous espérons que ces informations vous intéressent. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez besoin d’informations complémentaires.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur, l’expression de nos sentiments distingués,
Sahar

Problème : je n’ai jamais annulé la réservation, et « Si vous ne vous présentez pas pour récupérer le véhicule » n’est pas précis, quel est le délai ? Et avoir aucun remboursement n’apparaît pas acceptable, au pire il y a une retenue mais il doit y avoir un remboursement vu que le véhicule a été reloué à quelqu’un d’autre. J’épluche les Conditions Générales de Vente de GOLDCAR / INTERRENT et je ne trouve pas de notion précise ce NO-SHOW ou d’un délai pour retirer une voiture. Ni même dans la version anglaise des CGV.

Je passe donc à l’étape suivante: réactiver mon abonnement à UFC Que choisir Marseille (mon abonnement datait de 2003 suite à ma demande de remboursement de ma licence Windows). Ça n’a pas été le plus facile car j’ai du me déplacer physiquelent dans le local pour payer mon adhésion puis j’ai  Quelques mois plus tard, un conseiller UFC-Que Choisir rédige une lettre pour envoi en LRAR :

Affaire : M. COLPART – INTERRENT
Nice, le 20 décembre 2021,

Madame, Monsieur,
Nous intervenons pour le compte de notre adhérent M. Grégory COLPART demeurant XXX.
M. COLPART a effectué par Internet une réservation n° 169XXX pour le 15 août 2020 à 9h avec un virement de 560.64 EUR, montant de la location du véhicule pour 1 semaine.

Pour une raison majeure, notre adhérent a dû différer la récupération de ce véhicule de quelques heures. Toutefois il a essayé de vous prévenir, sans succès, et en laissant un message sur votre répondeur, de son retard.

À son arrivée à vos bureaux, vous lui avez indiqué que sa réservation était annulée du fait de son retard, son véhicule déjà reloué, aucun autre véhicule de disponible, et le virement de 560.64 EUR déjà prélevé perdu.

Nous vous précisons, voir le paragraphe 8 de vos CG, que la réservation n’a jamais été annulée et que l’heure à laquelle M. COLPART devait se présenter n’est pas du tout précisée.

De ce fait, nous vous mettons en demeure de rembourser les 560.64 EUR de la réservation.

Dans l’attente d’une réponse rapide et favorable et sans préjuger d’une éventuelle action future par laquelle nous demanderions des dommages et intérêts pour préjudice moral et matériel, nous vous présentons nos salutions distinguées.

Le Conseiller UFC Que Choisir Nice

Cette jolie prose restera lettre morte car la LRAR a été retournée : n’habite pas à l’adresse indiquée. Sans trop d’espoir, je renvoie un email à GOLDCAR pour leur demander leur adresse postale :

Date: Tue, 22 Feb 2022 08:31:51 +0100
From: Gregory Colpart
To: info@interrent.es, cs@goldcar.com, cs@interrent.es, reservations.fr@interrent.com
Subject: Adresse postale pour LRAR d’avocat ?

Bonjour,

Mon avocat vous a envoyé une LRAR qui a été rejetée.

Pourriez-vous me confirmer votre adresse postale ?

J’agis dans le cadre de ma réservation 19677499 datant d’août
2020 et annulée sans aucun remboursement.

Cordialement

Et là, petit miracle, presque 2 ans plus tard, GOLDCAR m’annonce qu’ils vont me rembourser :

On Thu, Feb 24, 2022 at 12:54:36PM +0000, Customer Service – Info wrote:

Dear Mr. Colpart,

Thanks for contacting Goldcar.

We were unable to refund your card for the voucher, please forward us your bank details (IBAN, BIC/SWIFT CODE and NAME OF THE BANK) to process the refund.

Regards,

Alexandra.

Je vous passe les détails mais quelques jours je reçois bien un remboursement de mon achat.

Conclusion

GOLDCAR / INTERRENT est vraiment une escroquerie en bande organisée. C’est un « vrai » loueur de voitures, mais c’est clairement une excuse pour arnaquer leurs clients à la moindre occasion. Consultez les avis sur Trustpilot : 2.9/5 pour GOLDCAR et 1.4/5 pour INTERRENT …de nombreux avis évoquent des suppléments injustifiés pour de l’essence, de fausses rayures etc. Consultez également les avis Google de leurs agences, par exemple pour Marignane : 2.4/5 pour GOLDCAR et 1.6/5 pour INTERRENT. Faites des recherches avec les termes GOLDCAR ou INTERRENT liés aux mots ARNAQUE, VOLEUR, ESCROQUERIE et vous tomberez sur de nombreux forums de voyageurs qui dénoncent leurs pratiques. Dans le passé, il y a même eu des comptes Twitter @GOLDCAR_victims et @RobbedByGOLDCAR pour montrer l’ampleur du phénomène. Clairement ce loueur de voitures n’en a pas grand chose à faire de sa réputation : il cherche à arnaquer les personnes qui ne font pas de recherche préalable sur Internet, et éventuellement il change de nom (ils ont apparemment fermé toutes les agences sous le nom « INTERRENT » et même le dernier nom de l’entreprise GOLDCAR FLEETCO FRANCE à Vitrolles a fermé en mai 2023).

Bref, n’oubliez pas de vérifier la réputation sur Internet quand vous choisissez un loueur de voiture, jetez un coup d’œil à ses CGV et pour éviter ce genre de mésaventures : trouvez un loueur de voiture de confiance et gardez le même.

Traitement de la crise du Coronavirus : payer rapidement ses fournisseurs

Thursday, March 26th, 2020

Désolé, je fais partie des irresponsables qui n’ont pas d’avis tranché sur la chloroquine :-) J’avoue honteusement ne pas être encore expert en épidémiologie. Certes, comme beaucoup de monde, j’ai lu « de façon exponentielle © » sur ce sujet ces dernières semaines. J’ai découvert les jolis modèles mathématiques complexes qui en découlent – notamment ce fameux R0 (taux de reproduction de base) d’un virus mais je suis probablement victime du biais cognitif de Dunning-Kruger et mon cerveau est en pleine « montagne de la stupidité » donc je vous épargne mon opinion sur ce sujet.

J’ai davantage d’expérience en économie en tant que gérant d’Evolix : entreprise d’une vingtaine de salariés créée en 2004 et non financée par du capital risque. Et je vous partage mon analyse sur ce sujet : le meilleur traitement contre la crise économique lié au Coronavirus sera de veiller à bien payer ses fournisseurs,notamment ses petits fournisseurs : PME, TPE, indépendants, freelances, etc.

En effet, l’économie réelle est circulaire : « On est tous le fournisseur de quelqu’un ». Prenons un exemple simplifié : Evolix paye un salarié, qui va s’acheter du pain avec son salaire ; avec ses bénéfices, le boulanger va s’acheter un café et lire un journal en ligne… ce qui génère des revenus pour plusieurs entreprises directement clientes d’Evolix : ces entreprises payent leurs fournisseurs, donc Evolix… et permettent à Evolix de payer son salarié, et ainsi de suite.En parallèle, cela génère de la TVA, des cotisations sociales, etc. qui permettent d’avoir des services publics et des services de solidarité, et c’est très bien ainsi. Ces échanges forment un circuit résilient. D’ailleurs plus ce circuit est local, plus il est résilient. Pour les PME/TPE, la trésorerie est évidemment l’enjeu vital : de fait quasiment tous les paiements reçus ces prochains mois vont être réinjectés directement dans ce circuit. Pour préserver cette économie bien réelle, il est important que tous les professionnels continuent de passer des commandes et s’engagent à payer rapidement leurs fournisseurs. Évidemment l’État et les entreprises doivent montrer l’exemple. Et même plus, les grosses entreprises devraient être contraintes de le faire car ce sont elles qui vont bénéficier en priorité des aides et du soutien de l’état : voir les explications de l’excellent heu?reka

Nos voisins de SAFEBRANDS ont lancé un appel en ce sens. Free/Iliad s’est notamment engagé à payer immédiatemment les factures des TPE/PME. Dominique Schelcher, président de Système U, a annoncé le paiement comptant des factures de ses fournisseurs TPE/PME. Il faut relayer cet appel auprès des entreprises qui le peuvent : une fois les salariés payés, il faut payer rapidement les petits fournisseurs ! Et réfléchir comment exiger Politiquement (avec un petit “p” ou un grand “P”) que les grosses entreprises le fassent.

Chez Evolix, nous nous engageons à payer encore plus rapidement que d’habitude nos fournisseurs. Nous venons de le faire dès aujourd’hui sans attendre la date d’échéance des factures et nous continuerons à le faire.

On peut être élu maire de Marseille avec 18% des votes

Monday, March 9th, 2020

En France, le système de vote pour choisir le maire des grandes villes (Paris, Lyon et Marseille) est particulièrement mal fait. Focus sur le cas de Marseille.

Il y a 863.310 habitants à Marseille, et 505.068 inscrits sur les listes électorales. Marseille est découpée en 8 secteurs et 16 arrondissements (I: 1er/7e, II: 2e/3e, III: 4e/5e, IV: 6e/8e, V: 9e/10e, VI: 11e/12e, VII: 13e/14e et VIII: 15e/16e)…en fait il y a une élection par chaque secteur, soit 8 élections distinctes ! Pour chaque secteur, une liste se présente pour décrocher entre 8 et 16 conseillers municipaux. Première anomalie, la répartition n’est pas égale : dans le secteur I (1er/7e), un conseiller représente environ 4000 habitants, alors que dans le secteur VI (11e/12e) c’est environ 6000 habitants ! Si l’on prend les chiffres des municipales 2014, la proportion de votes exprimés / conseiller municipal au 2e tour était de 1891/1 dans le secteur II (2e/3e) et 3387/1 dans le secteur VI (11e/12e), presque le double !

Mais la plus grosse anomalie est la suivante : dans chaque secteur, la liste qui ­obtient la majorité (absolue au premier tour ou relative au second tour) remporte un bonus de la moitié des sièges. Par exemple, avec 51% des voix dans un secteur de 12 conseillers municipaux, vous en remportez 9 (soit 75% des sièges) ! L’idée de ce système de bonus – qui date de 1982 par un certain… Gaston Deffere – est d’éviter un blocage si quelques conseillers changent d’avis MAIS cela n’a aucun sens dans une élection découpée en 8 secteurs et où très peu de pouvoirs sont accordés aux maires de secteur. Conséquence ? Il suffit de remporter quelques secteurs pour avoir assez conseillers municipaux et choisir son maire alors que l’on n’est loin d’être majoritaire à l’échelle de la ville !

Enfin, comme l’explique bien Marsactu, l’élection finale du maire de Marseille se joue au 3e tour avec les 101 conseillers municipaux élus. Cela peut notamment se jouer avec la majorité relative.

Prenons quelques exemples théoriques en se basant sur les chiffres des municipales 2014 : un parti pourrait présenter des listes que dans 5 secteurs, obtenir 51% des voix exprimées au second tour, et envoyer 43 conseillers municipaux ce qui serait sûrement suffisant pour choisir son maire. Si ces secteurs sont les I, II, III, VII et VIII, cela représenterait uniquement 71.351 votes sur un ensemble 271.347 soit 26% ! Et vu le nombre de listes différentes en 2020, on pourrait même imaginer que sans le secteur VII, cela donnerait 31 conseillers municipaux ce qui pourraît être suffisant en imaginant 3 autres listes concurrentes remportant 20 conseillers chacune. Dans ce cas, le maire serait élu avec seulement… 18% des votes exprimés au second tour ! Soit 9% des inscrits, et à peine 6% des habitants marseillais !!

On comprend mieux pourquoi certains partis se contentent de parler à leur base électorale sans avoir vraiment besoin d’élargir, comme le Front National qui est en roue libre sur les allusions et propos racistes, et LR qui défile sur les terrains de boules et dans les églises mais ne prend même pas la peine de répondre à Marsactu. On comprend aussi pourquoi il y a des secteurs-clé, et même certains bureaux de vote particulièrement importants ce qui engendre de la fraude en tout genre.

Pour conclure, il est toujours étonnant que l’on parle autant des élections mais sans réellement mentionner que le système de vote est mal fait. Pourtant des meilleurs systèmes de vote existent, comme le scrutin de Condorcet (utilisé notamment par le projet Debian), le jugement majoritaire (explications dans ces vidéos) ou encore le concept de démocratie liquide. En attendant, reste à se rabattre sur le vote stratégique…

Mini-DebConf Marseille 2019 (fr)

Wednesday, June 5th, 2019

L’idée d’organiser une mini-DebConf à Marseille est née à Toulouse en 2017 : après avoir participé avec plaisir à plusieurs (mini)DebConfs, se lancer dans l’organisation d’un tel évènement est une manière de rendre la pareille et de contribuer à Debian !

Fin 2018, après avoir réuni les personnes motivées, nous avons choisi la date du 25/26 mai 2019 et dimensionner l’évènement pour 50 à 70 personnes en sélectionnant un lieu approprié au centre-ville de Marseille. Je ne vais pas m’attarder ici sur détails de l’organisation (appel à conférences, enregistrement des participants, composition du programme etc.), car nous allons publier bientôt un « Howto Organizing a mini-DebConf » pour partager notre expérience.

Tout a commencé dès le mercredi 22 mai, où la formidable équipe vidéo DebConf s’est réunie pour un sprint de 3 jours pour préparer la couverture de l’événement avec le matériel déjà arrivé et former les membres qui gèreront le matériel pour la mini-DebConf Hambourg.

Vendredi 24 mai, l’équipe de traduction francophone de Debian est arrivée pour un sprint d’une journée. La plupart d’entre eux ne s’était jamais rencontré physiquement !

Une majeure partie des participants sont arrivés dans l’après-midi du vendredi 24 mai. Le bureau d’accueil (Front-Desk) était déjà prêt, et les arrivants ont pu récupérer leur badge et un T-shirt de l’événement. Pour des raisons écologiques, nous avions décidé de minimiser les goodies offerts au participants donc pas de sacs ou papiers superflus, mais un booklet distribué en amont. Si besoin, des goodies Debian (stickers, casquettes, polos, etc.) étaient aussi en vente au Front-Desk.

La soirée de vendredi a débuté avec un mini-CheeseWineBOF avec des denrées locales (fromages, vins, pastis, olives, fruits et légumes) et apportées par des participant(e)s : merci à Valhalla pour fromage italien, ainsi qu’à Urbec et Tzafrir !

La soirée de vendredi s’est poursuivie : pendant que l’équipe vidéo finalisait son installation dans la salle de conférence, les participants ont été invités à une réunion du Linux Users Group de Marseille : une présentation de Florence Devouard, pionnière de Wikipédia, qui est revenue l’historique de Wikipédia/Wikimédia avec de nombreuses anecdotes. La soirée s’est achevée avec une tradition locale : la dégustation de pizzas marseillaises. Le week-end n’est pas encore commencé, et déjà de bons moments sont partagés entre les participants !

Samedi matin, c’était le coup d’envoi officiel de la mini-DebConf ! Ouverture des portes à 8h30 pour le petit déjeuner : cookies fait-maison, café en grains, nous avons proposé durant tout le week-end de la cuisine locale, fait-main et végétarienne. Autre objectif : minimiser les déchets, et dans cette optique nous avons réfléchi à différents dispositifs : couverts en dur, tasses à étiqueter, Ecocups, etc.

75 participants s’étaient inscrits, ce qui correspondait au maximum de la capacité du lieu. Et 73 sont effectivement venus, ce qui est un bel exploit, notamment pour une conférence totalement gratuite. Si l’on compte quelques participants non-inscrits, nous avons été au total plus de 75 participants, soit au-delà de nos espérances !

À 9h45, c’est la conférence d’ouverture ! Jérémy déroule le programme du week-end, remercie les sponsors et rappelle le Code of Conduct, le système d’autorisations pour les photos, etc.

À 10h, c’est parti pour la première conférence ! Les choses sérieuses débutent : Cyril Brulebois – release manager du Debian Installer – détaille le fonctionnement de la migration d’un package vers Testing, et propose une solution pour visualiser les dépendances entre les packages et comprendre ainsi pourquoi un package peut être bloqué.

On enchaîne ensuite avec Peter Green – co-fondateur du projet Raspbian – qui présente l’outil autoforwardportergit qu’il utilise pour automatiser la création de packages Debian modifiés pour Raspbian.

Après une pause-café, c’est Raphaël Hertzog qui revient sur 5 ans du projet Debian LTS (Long Term Support). Il explique l’historique ainsi que le fonctionnement : la gestion des sponsors, le travail réparti entre plusieurs développeurs, l’offre extended LTS, l’infrastructure. Le sujet du financement des contributeurs provoquera plusieurs questions et suscitera un Lightning Talk sur le sujet dimanche matin.

Durant le midi, pendant que l’infatiguable équipe vidéo forme des débutants à ses outils, un déjeuner est servi sous forme de buffet végétalien ou végétarien. Nous sommes fiers d’avoir réussi à offrir une cuisine fait-maison avec des produits frais et locaux, et sans gâchis grâce à une bonne gestion des quantités.

Après le déjeuner, c’est l’heure de la KSP (Key Signing Party) organisée par Benoît. L’occasion pour chacun d’échanger des signatures de clés GPG et de renforcer le réseau de confiance.

Et l’on repart pour un cycle de conférences, avec Elena “of Valhalla” Grandi qui présente le protocole ActivityPub pour des réseaux sociaux fédérés comme Mastodon, Pixelfed, etc.

C’est au tour de Laura Arjona Reina venue de Madrid pour présenter la Welcome Team au sein de Debian qui œuvre pour accueillir les nouveaux arrivants.

Ensuite, Denis Briand – fraîchement élu président de Debian France – nous parle de l’association Debian France, de son but, de ses actions et de ses projets.

C’est au tour de Frédéric Lenquette d’aborder le sujet « Hardening and Secure Debian Buster » en explorant toutes les possibilités de sécurisation d’une Debian 10.

Enfin, dernière conférence de la journée de samedi : une partie de l’équipe de traduction francophone (Thomas Vincent, Jean-Philippe Mengual and Alban Vidal) présente son travail : comment fonctionne le travail en équipe, quelles tâches peuvent être faites par des débutants, etc.

Samedi soir, fin de la première journée : tous les participants sont invités à prolonger les échanges à la Cane Bière, un bar proche de la mini-DebConf.

Dimanche matin, on repart avec une présentation de l’équipe vidéo (représentée par Nicolas Dandrimont et Louis-Philippe Véronneau) qui révèle ses secrets pour assurer la couverture vidéo des (mini)DebConfs !

Puis on enchaîne avec une session de 6 Lightning Talks animés par Eda : « kt-update » (Jean-François Brucker), « the Debian Constitution » (Judit Foglszinger), « Elections, Democracy, European Union » (Thomas Koch), les méthodes de vote de Condorcet et du Jugement Majoritaire (Raphaël Hertzog), « encrypt the whole disk with LUKS2 » (Cyril Brulebois), « OMEMO – the big fish in the Debian bowl » (Martin) et « Paye ton Logiciel Libre » (Victor).

Après quelques mots pour clôturer les conférences, c’est déjà l’heure du rangement pour certains, tandis que d’autres en profitent pour faire un mini-DayTrip : descendre la Canebière à pied et embarquer au Vieux Port pour l’archipel du Frioul pour marcher et nager !

Nous remercions les 75 participant(e)s venus du monde entier (Canada, USA, Israël, Angleterre, Allemagne, Espagne, Suisse, Australie, Belgique etc.) ! Nous remercions également la fantastique équipe vidéo qui réalise un travail remarquable et impressionnant de qualité. Nous remercions Debian France qui a organisé l’événement, et les sponsors : Bearstech, Logilab et Evolix. Nous remercions la Maison du Chant de nous avoir mis à disposition les locaux. Nous remercions Valentine et Célia qui ont assuré tous les repas, il y a eu de nombreux compliments. Nous remercions Florence Devouard d’avoir assuré une belle présentation vendredi soir, ainsi que tous les orateurs(ices) de la mini-DebConf. Et je tiens à remercier tous les bénévoles qui ont assuré la préparation et le bon déroulement de l’événement : Tristan, Anaïs, Benoît, Juliette, Ludovic, Jessica, Éric, Quentin F. et Jérémy D. Mention spéciale à Eda, Moussa, Alban et Quentin L. pour leur implication et leur motivation, et à Sab et Jérémy qui se sont plongés avec moi dans cette folle aventure depuis plusieurs mois : you rock guys !

Twitter : https://twitter.com/MiniDebConf_MRS
Mastodon : https://mamot.fr/@minidebconf_mrs
Photos : https://minidebcloud.labs.evolix.org/apps/gallery/s/keMJaK5o3D384RA
Vidéos : https://ftp.acc.umu.se/pub/debian-meetings/2019/miniconf-marseille

En root pour 2019 avec Evolix

Thursday, January 31st, 2019

On a pris l’habitude à Evolix de souhaiter nos vœux fin janvier. À cette occasion, on casse un peu les codes avec cette vidéo en stop-motion créée à partir de dessins au fusain !

L’année 2018 a été intense chez Evolix : des hauts, des bas, plein de bons moments, des belles rencontres, des trahisons, des succès, des voyages en Europe (Bruxelles/Lyon/Anduze/Paris/Toulouse/Strasbourg), en Amérique du Nord (Montréal/Toronto) et en Asie (Taïwan)… bref, les objectifs 2018 sont atteints : on augmente notre chiffre d’affaires (1.2M), on grossit doucement (18 personnes, 120 clients) et l’on s’améliore encore et encore.

À titre plus personnel, quel plaisir de travailler au quotidien avec 17 personnes formidables ! Une équipe extraordinaire qui me motive chaque matin à monter les marches 4 à 4 pour arriver au bureau. Une Richesse Humaine qui me donne tellement d’énergie qu’il n’est pas rare que je me couche (trop) tard la tête pleine d’idées pour le lendemain.

Cette nouvelle année s’annonce remplie de projets passionnants, de relations humaines, d’évènements excitants (15 ans d’Evolix, mini-DebConf Marseille) et de Logiciels Libres : en root pour 2019 avec Evolix !

[1er avril] Evolix pivote et devient une brasserie de bières libres

Sunday, April 1st, 2018

Il faut se rendre à l’évidence, Evolix a échoué en tant que start-up… après plus de 14 ans d’existence, nous avons raté le train de l’hyper-croissance : nous ne sommes ni une scale-up ni une licorne… Après de nombreux brainstormings ces derniers mois, nous avons choisi de pivoter l’activité d’Evolix : arrêter l’infogérance de serveurs Linux et se lancer dans le brassage de bières libres !

Nos bureaux à Marseille sont actuellement en pleine refonte : nous avons mis en place plusieurs cuves et nous installons un fablab « smart city » avec une business unit de 13 personnes spécialisées en IOT pour créer une biotechnologie de smarts canettes (grâce à une capsule connectée pour intéragir avec notre BigBrother local pour alerter en cas de consommation abusive). Nous prévoyons également la mise en place d’un incubateur pour disrupter le marché de la bière artisanale grâce à l’intelligence artificielle et au big data, et une école pour former de futurs startupers sur la sous-bockchain (une technologie inspirée de la blockchain pour produire des sous-bocks). Évidemment nous serons présents au CES de Las Vegas en 2019 pour présenter avec doigté toutes ces innovations digitales.

D’un point de vue financier, nous avons arrêté un business plan avec une levée de fonds de 100 millions d’euros auprès de VC californiens dans un premier temps, puis grâce à la puissance de frappe de la French Tech nous pensons nous faire racheter par Google (ou alors racheter nous-même Google si notre business marche vraiment bien). Si vous êtes intéressés à participer au premier tour de table, contactez nous qu’on vous pitch tout ça !

Stage de 3ème, et si on changeait la donne ?

Friday, October 27th, 2017

En 2014, mon premier minot est passé en 3ème. J’ai alors réalisé combien il est difficile de décrocher un stage sans bénéficier d’un piston. Le collège pousse les adolescents de 14/15 ans à s’intéresser au monde du travail, et voir comment les entreprises traitent les collégiens est désespérant. Ces jeunes sont pourtant les travailleurs de demain, et leur donner une mauvaise image du monde du travail est terrible pour la Société ! J’ai donc décidé de prendre au moins un stagiaire de 3ème par an à Evolix, et je me suis rendu compte qu’au-delà du bénéfice sur le long terme, cela avait aussi un aspect positif à court terme ! Je vais essayer de vous convaincre.

Le stage de 3ème, c’est important. Les choix d’orientation se posent dès le début du lycée, et le premier contact avec l’entreprise et le monde du travail est déterminant. À un âge où le collégien ne sait pas quoi faire comme métier, il va maladroitement taper aux portes des entreprises : ne pas lui répondre ou lui claquer la porte au nez va limiter ses perspectives ! Au final, la majorité des collégiens ne trouve un stage que grâce à leur entourage familial : stage avec un parent, stage trouvé grâce à du piston…

Les entreprises doivent jouer le jeu. Il faut donner une bonne image du monde du travail aux futurs travailleurs… qui seront peut-être salariés de l’entreprise dans quelques années ! L’effort n’est pas très élevé : proposer d’accueillir au moins un élève pendant 4 ou 5 jours en décembre. Avec de plus en plus d’offres de stage publiques, on peut établir un cercle vertueux. Et à court terme, ce n’est même pas une perte de temps : un stage d’observation permet à plusieurs salariés de prendre du recul sur leur travail pendant quelques heures, tout le monde est gagnant !

Il faut diffuser les offres de stage. La première étape est de mentionner les offres sur son site web, l’utilisation d’un moteur de recherche étant le moyen le plus répandu pour trouver son stage. Ensuite, on peut contacter les collèges les plus proches pour qu’ils transmettent les offres aux élèves. Enfin il existe des plateformes pour émettre plus largement comme ViensVoirMonTaf à Paris, ou StagePourTous et DegunSansStage à Marseille. Je vous encourage notamment à utiliser l’initiative que j’ai lancé il y a 2 ans : StagePourTous, le principe étant de s’engager à choisir les stagiaires sans discrimination, par exemple par un tirage au sort.

Comment organiser un stage de 3ème dans une petite entreprise ? Une fois convaincu de l’intérêt du stage de 3ème, se pose la question de son organisation. En général le stage doit durer 30h, donc on limite à 4 jours. Chaque jour se passe avec une personne différente : le matin, obervation du travail et 15 minutes d’entretien ; l’après-midi, description de la journée sur un blog WordPress privé (très facile à créer). Si besoin, quelques tâches supplémentaires possibles : faire une revue de presse de l’entreprise en faisant des recherches sur Internet, s’exercer sur Code.org ou CodeCombat. Bref, pour toute entreprise d’au moins 4 salariés, l’organisation d’un stage de 3ème est vraiment simple, alors plus d’excuse, lancez-vous !

Ouverture d’un bureau Evolix au Canada

Tuesday, September 22nd, 2015

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Mon dernier article a plus d’un an, il se finit sur une prédiction pour 2024 : « C’est désormais une équipe de 20 personnes réparties entre Marseille/Paris/Montréal, permettant un développement international et une infogérance continue 24h/24. »

Septembre 2015 : Evolix se lance à la conquête du monde en ouvrant un bureau à Montréal au Canada ! Nos bureaux sont situés au cœur du quartier du Plateau, proche du centre-ville et des datacenters Cologix où nous sommes en cours d’installation de nos infrastructures d’hébergement. Dès octobre, on pourra donc proposer la location de serveurs à Montréal ! Grâce au décalage horaire France-Québec, on va également améliorer notre offre de surveillance et support 24h/24 : le pic d’activité du soir des sites e-commerce français (20-23h) pourra être étroitement surveillé par notre équipe technique au Canada, c’est ce qu’on appelle l’infogérance Follow-the-Sun.

J’aime à dire qu’Evolix devient donc une  « petite multinationale » …on exporte notre savoir-faire, on s’ouvre à une nouvelle culture, on s’améliore en permanence tout en gardant bien ancrées nos valeurs : proximité avec nos clients, excellence technique et passion pour notre métier et les Logiciels Libres.

2004-2014 : Evolix a 10 ans !

Monday, June 23rd, 2014

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2003. La préhistoire d’Evolix. En stage à la Ville de Marseille, l’idée de création d’une start-up germe début juillet. J’ai discuté par email de ce projet avec Sébastien Dubois (alors en stage en Ecosse) puis Maxime Keller (jeune diplômé). Au départ, le but était un peu vague : promouvoir les Logiciels Libres auprès des particuliers et des entreprises. L’idée était surtout axée sur la vente de PCs sous Linux et des services associés ! Le premier nom évoqué pour la structure à créer : Prisunix… (évidemment non retenu ;-)

2004. Coincé dans un local de quelques m²  prêté par l’ESM2, avec un contrat de stage trafiqué (il y a prescription), je n’imaginais pas encore que 10 ans plus tard on serait une belle équipe de 8 personnes dans 170 m² de bureaux loués à la Ville de Marseille. Le PC bas de gamme en guise de serveur qui tournait 24h/24 dans ma chambre était loin de notre actuelle infrastructure multi-datacenters. Le chiffre d’affaires annuel de 7500€, 100 fois moins élevé qu’aujourd’hui. Après avoir vendu quelques PCs sous Linux (les fameux EvoPC et EvoPortable vendus en quelques exemplaires), on a rapidement trouvé un vrai marché : l’infogérance de serveurs Linux pour entreprises.

2014. De nombreux défis relevés plus tard, on prend un peu de temps pour se retourner sur ces années passées. Notre activité d’infogérance s’est développée, elle concerne désormais 400 serveurs Linux/BSD pour une centaine de clients. En complément, nous avons mis en place une solide offre d’hébergement. En fait, on n’est plus vraiment une start-up, même si l’on en a gardé les côtés positifs (souplesse, ambiance de travail). Mais ce qui n’a pas changé depuis nos débuts : notre motivation et notre passion ! On a fêté nos 10 ans avec nos clients, partenaires et amis lors de notre soirée anniversaire.

2024. Projection dans le futur. Evolix a ouvert un établissement à Paris et une succursale à Montréal. C’est désormais une équipe de 20 personnes réparties entre Marseille/Paris/Montréal, permettant un développement international et une infogérance continue 24h/24. La plupart des serveurs sont désormais assemblés par Evolix, avec des boîtiers réalisés avec une imprimante 3D, et installés dans l’un des points de présence d’Evolix en datacenter. La soirée pour fêter nos 20 ans se passera cette fois sur le toit du Mucem à Marseille !

Test d’un iMac sous Mac OS X pendant 4 ans

Sunday, May 11th, 2014

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De 2002 à 2009, mon ordinateur familial a été un PC sous Debian GNU/Linux version unstable. Je dois avouer qu’il n’a pas toujours été 100% opérationnel entre des bidouilles sur le serveur graphique (XFree86 puis Xorg) et plusieurs démontages/remontages pour m’amuser. Avec une contrainte de stabilité plus grande pour la famille, en 2009 j’ai choisi un iMac sous Mac OS X 10.5. L’optique était d’avoir un ordinateur stable et performant, utilisable par toute la famille, avec un minimum de maintenance. J’avais également besoin de Mac OS X pour le boulot, bref, c’était une bonne occasion de tester la légende de l’ergonomie et la stabilité d’un Mac.

Premiers pas avec un Mac

Lors du premier déballage d’un iMac, si il y a un point incontestable, c’est que le produit est beau. Le packaging est attentionné. Et l’on commence à se dire que l’on comprend les Apple-fanboys. Passé le bizutage de quelques minutes pour trouver le bouton ON, on a rapidement un système fonctionnel. Il faut dire que mon niveau d’exigence n’était pas très élevé : cet iMac n’était pas pour moi mais pour ma petite famille : un navigateur Internet et un lecteur multimédia couvraient 95% des usages. J’ai installé quelques logiciels supplémentaires : VLC, Spotify, KeePassX, Adium, mais assez peu car le but était vraiment de garder un système stable et de ne pas bidouiller. Quelques logiciels ont été des bonnes surprises : iPhoto pour gérer ses photos, Photo Booth pour occuper les enfants à faire des photos/vidéos avec effets rigolos et Time Machine pour gérer les sauvegardes. Pour le reste, je détaille quelques points ci-dessous.

Ergonomie sous Max OS X

Habitué des Window Managers sous Linux, je m’attendais à une vraie découverte sur ce plan. Dans la communauté Linux, des ergonomes en herbe ont toujours vanté les avancées d’Apple sur ce domaine. Passé la distraction avec le boing-boing du dock, on se retrouve avec des actions impossibles à réaliser simplement, des fenêtres difficiles à manipuler, de nombeux détails qui laissent à désirer : c’est un sacré désappointement !
Citons quelques exemples : sans raison un CD-ROM ne veut plus s’ejecter… impossible de forcer, il faut redémarrer la machine en faisant un clic gauche (cette astuce n’est évidemment indiquée nul part). Autre exemple, à propos de la manipulation des fenêtres : pour passer une fenêtre d’application en pleine largeur d’écran, vous devrez péniblement la déplacer à gauche de votre écran puis l’agrandir grâce au coin en bas à droite. Parlons aussi du “Pomme+Tab” qui change d’application sans tenir compte que l’on a plusieurs fenêtres d’une même application (par exemple plusieurs terminaux), ce qui rend indispensable l’utilisation de la souris (dotée d’une molette ridicule). Parmi les détails déroutants : on lance iChat pour la première fois, une fenêtre s’ouvre pour demander un compte… et aucun bouton pour fermer/annuler, on est obligé de poursuivre sans laisser de compte.
Bref, le confort et l’efficacité pour l’utilisateur laissent à désirer, et finalement l’ergonomie de Mac OS X est une déception.

Contrôle parental sous Mac OS X

L’ordinateur étant en partie destiné à des enfants de 3 à 9 ans, je me suis intéressé à la fonction de contrôle parental. À première vue cela semble très intéressant, on peut définir une liste blanche des sites Internet (et d’autres détails comme le temps maximum d’utilisation par jour ou la restriction l’utilisation des applications). En théorie, si l’enfant accède à un nouveau site web, il suffit d’entrer un mot de passe pour ajouter le site à la liste blanche. En pratique, c’est malheureusement inutilisable : des bugs, pas de regexs, liste non partageable entre les comptes… le contrôle parental n’aura duré que quelques heures.

Les jeux sous Mac OS X

Je ne suis pas passionné par les jeux, mais on m’a parfois prêté des CD-ROMs de jeux pour enfants que je ne parvenais pas à faire tourner sous Linux. J’imaginais avoir davantage de chance sous Mac, et trouver quelques jeux ludo-éducatifs compatibles, mais c’est une erreur : les CD-ROM se trouvant dans les boîtes de céréales ou sur les rayons des supermarchés ne tournent pas davantage sous Mac. Finalement c’est même mieux sous Linux grâce à Wine.

Compatibilité matérielle sous Mac OS X

Apple a l’avantage de n’avoir que peu de matériel à gérer avec Mac OS X. Si la souris d’origine (n’ayant duré que quelques mois), a pu être remplacée avec succès par une souris classique, pour le clavier d’origine (qui n’a pas duré non plus) son remplacement est plus complexe. Est-il possible de ne pas racheter à prix d’or avec un clavier avec une pomme ? Visiblement Apple n’a même pas fait le petit effort de gérer des keymaps non-Mac. On peut donc brancher un clavier standard, il fonctionnera pour les caractères alphanumériques mais pour la plupart des caractères spéciaux il faudra plusieurs minutes pour trouver à l’aveuglette la bonne touche.

Mac pour un Linuxien

J’ai évidemment pris le temps d’essayer d’utiliser un peu ce Mac. Premier écueil : le keymap. Même si c’est une question d’habitude, je lui trouve des gros défauts pour un mode geek/dev, principalement des combinaisons de touches complexes pour obtenir des symboles indispensables comme | (Shift+Alt+l) ou ~ (Alt+n) ou \ (Shift+Alt+:). Deuxième problème beaucoup plus sérieux : la souplesse du système d’installation des logiciels. Par exemple j’ai voulu installer make. J’ai trouvé qu’il fallait installer DeveloperTools. Ça semblait intéressant, contenant probablement d’autres outils. Sauf que la méthode classique est de mettre un CD-ROM fourni (super moderne) ; j’ai essayé : clic, clic, ça plante: “la destination n’est pas vide”. La destination c’est “Macintosh HD”… apparemment c’est pour indiquer que c’est déjà installé. Formidable. Ensuite j’ai fini par trouver qu’il fallait en fait installer DeveloperToolsCLI pour avoir make. Évidemment, après cet enfer, j’ai voulu installer un système plus moderne. J’ai tenté MacPorts. Sauf que ça ne semble pas gérer les dépendances ! Pas moyen de lui dire “installe nmap et ses dépendances”. MacPorts râle parce qu’il a besoin d’openssl, libpcap, etc. Il semblerait qu’on doive installer cela manuellement. C’en est trop pour moi, et je suis retourné rattraper mes heures perdues sur un système fonctionnel. Plus tard, j’ai appris qu’il existait Homebrew, une alternative à MacPorts, que je n’ai pas eu l’occasion de tester.

J’ai eu aussi un besoin assez simple : convertir dans un autre format une petite vidéo. J’aurais pu le faire en quelques secondes sous Linux, mais j’ai voulu essayer sous Mac. Après avoir testé différents logiciels préinstallés ou non, je me suis mis en tête d’installer un logiciel connu : ffmpeg. Peine perdue, j’ai passé des heures sans réussir, me heurtant à des installations farfelues de binaires qui n’ont jamais été fonctionnelles. D’un naturel persévérant, j’ai pourtant fini par lâcher l’affaire. C’est à peu près là que mes tentatives d’utilisation du Mac pour bosser se sont arrêtées.

Stabilité de Mac OS X

Ma principale attente était d’avoir un système stable : pas de plantage, pas de ralentissement et le moins de maintenance possible. J’avais assez confiance sur ce point car la réputation de Mac est d’être bien plus stable que Windows. Bilan après 4 ans ? Dans les premiers mois, tout s’est bien passé, mais par la suite tout a commencé à ralentir : les applications utilisées (principalement Safari, iPhoto, Finder et parfois Firefox) ont mis de plus en place de temps à se lancer et à réagir une fois lancés. Au bout de 2 ans, c’est devenu vraiment catastrophique. Je ne pensais pas devoir faire cela, mais j’ai cherché si il n’y avait pas des applications de « décrassage » comme sous Windows. Je n’ai rien trouvé d’intéressant, j’ai juste testé l’application MacKeeper sans réel succès. Les 2 dernières années, toute la famille a donc subi un système à peine praticable : une minute pour lancer un navigateur sans onglet, et une deuxième minute pour charger un site web quelconque. Conclusion : certes j’ai eu peu de plantages complets du système, mais un ralentissement progressif a rendu cet iMac quasiment inutilisable…

Mises-à-jour de Mac OS X

À peine quelques mois après avoir acheté mon iMac est sortie une mise-à-jour majeure de Mac OS X. Peu habitué à devoir payer une mise-à-jour de système d’exploitation, je suis resté avec ma version et ses mises-à-jour mineures. Vu les énormes problèmes de stabilité que j’ai rencontré, c’était peut-être une erreur…
Autre conséquence de ne pas acheter ces mises-à-jour factultatives, des applications vous sermonnent en disant que votre système est obsolète. J’ai eu le cas avec Spotify et Chrome (installé en désespoir de cause car Safari puis Firefox étaient devenus impossibles à utiliser).

Epilogue et retour sous Linux

Ce test d’un iMac a donc été un échec, avec une ergonomie et surtout une stabilité qui laissent à désirer. Évidemment ce n’est pas aussi désastreux qu’un PC sous Windows, mais ça n’est pas un exploit. Les racines communes de Mac OS X avec FreeBSD ne lui donnent malheureusement pas le côté souple et ouvert des logiciels libres. Au delà de mes tentatives ratées d’utilisation en tant qu’informaticien (disons que c’est un problème d’habitude), je déconseille également l’utilisation de Mac pour Madame Michu et les utilisateurs non-avancés.

Pour mon ordinateur familial, il est désormais revenu sur un PC avec Debian. Ce fut un soulagement de retrouver un navigateur qui se lance et charge un site web en quelques secondes. Vu les lenteurs sous Mac OS X, une seule session commune était utilisée, j’ai pu enfin créer une session personnelle à tout le monde (basculable en une seconde via “Ctrl+Alt+Fn”). J’ai configuré un proxy Squid pour le contrôle parental. Un client email lourd pour tout le monde. Côté migration, j’ai du repasser de Time Machine à des sauvegardes basées sur rsync (je perds le côté graphique mais je retrouve le format ext4) ; on a bien sûr VLC et KeePassX sous Linux ; et enfin j’ai remplacé iPhoto par Shotwell (je perds en fonctionnalités mais je reviens à des formats standards).