Mon compte-rendu du FRnOG 16


Vendredi 25 juin 2010, je me suis rendu au FRnOG 16, la rencontre des BOFH qui se déroule 2 fois par an à Paris. Le principe est de réunir tous les opérateurs de l’Internet français (Orange, SFR, Bouygues, Nerim, Iliad, Jaguar Network, TATA, Level 3, etc.) mais aussi des acteurs incontournables (AFNIC, RIPE NCC, Renater, etc.), des hébergeurs (OVH, Ikoula, GANDI, Euro Web, etc.), des sociétés de services (principalement la célébrissime société Evolix ;-), mais aussi Linagora, Witbe, etc.) et même des gros sites web (CyberCartes, Pixmania, etc.). Voici donc mon résumé du déroulement de l’après-midi :

  • Présentation commerciale d’Equinix (un des sponsors de la manifestation) qui possède notamment un gros datacenter à Saint-Denis où se trouvent pas mal d’hébergeurs et d’opérateurs français
  • Présentation de France-IX, une nouvelle entité dont le but est de monter un gros point d’échange français dans la lignée du FreeIX d’Iliad, du PANAP de Bouygues Telecom ou du Sfinx de Renater. Pour les non-initiés, un point d’échange sert notamment à favoriser le peering (échange de trafic souvent gratuit) entre les opérateurs. On y apprend notamment que France-IX a trouvé un accord avec le PANAP, et que Marseille va devenir une plaque-tournante du monde d’Internet grâce à l’arrivée des câbles sous-marins. Marseille, centre du monde, quoi de plus normal \o/
  • Nouvelles du Sfinx, le point d’échange de Renater. On a notamment des informations sur les évolutions prévues en terme d’équipements mais aussi sur les points de présence (notamment dans les DOM/TOM). Et ça parle encore de projets sur Marseille \o/
  • Talk d’Alix Guillard du RIPE NCC qui commence très fort : “je suis Alix et je ne suis pas un point d’échange”. Il présente les dernières discussions sur les mailing-lists, et surtout les outils du RIPE Labs : labs.ripe.net
  • Présentation technique de l’infrastructure mondiale de Level 3, un très gros opérateur. L’exposé est très technique et intéressant et traite notamment des flux trèèèèèès haut débit (jusqu’à plusieurs Tb/s), des câbles sous-marins, etc.
  • Exposé de Stéphane Bortzmeyer de l’AFNIC sur DNSSEC. Pédagogique, clair, l’exposé est génial ! Stéphane, avec un superbe T-Shirt isc.org Bind 1997, est un bon orateur. Il nous ré-explique pourquoi DNSSEC (sécurité, faille Kaminski). Extrait : “D’ici à 2012 plusieurs fins du monde sont prévues”. Puis il expose le planning de déploiement sur les serveurs racines et désormais les TLD. De nombreuses anecdotes amusantes, comme les déboires du .GOV suite à une relance de Barak Obama et l’invalidité pendant plusieurs semaines du .NOAA.GOV ou encore du .FBI.GOV. Pour le .FR c’est prévu pour septembre 2010 (l’AFNIC a commencé avec le .PM… le TLD de St-Pierre et Miquelon :-). Enfin, une question sur qui vérifiera les signatures DNSSEC : l’utilisateur final ou le FAI ? Stéphane répond que ça sera sûrement les deux : le geek vérifiera et le FAI vérifiera pour Mme Michu.
  • Pause publicitaire de la société BeFree
  • Présentation de la société Blade Network, un constructeur de switchs peu connu car il équipe des gros constructeurs (IBM, HP…) en marque blanche. Il nous parle notamment de ses switchs 10G.
  • Pause café
  • One-man-show de Jean-Michel Planche de Witbe. Au milieu des blagues, le sujet était le monitoring. JMP insiste notamment sur la nécessité de faire des mesures fiables et pertinentes sur les points significatifs (NDLR: certes…) et il parle de QoE (Qualité d’Expérience) en plus de la QoS (Qualité de Service). Pas mal d’évidences : “rien ne passe comme prévu”, “il faut automatiser ce qui peut l’être”, mais on reste un peu sur sa faim car on a l’impression qu’il manque une conclusion à son talk. En effet, il a parlé d’outils plus sérieux que les “Nagioseries”, mais sans dire de quoi il s’agissait (vous croyez qu’il peut s’agir d’outils propriétaires développés par sa société ? :-). Certes, je suis d’accord sur pas mal de choses, notamment que le monitoring ne consiste pas à faire des requêtes automatisées toutes les 3 minutes, et qu’il faut que les opérateurs arrêtent de proposer du pseudo-monitoring et confient les missions d’infogérance à des prestataires indépendants (comme Evolix par exemple ;-). Par contre, JMP généralise trop son exposé : tout le monde n’a pas des FAI comme clients qui doivent surveiller la qualité du débit/VoIP/IPTV de millions de Mme Michu ; et Nagios reste un très bon outil même si il en a touché les limites.
  • Exposé très pointu sur les cartes réseau 40G et 100G. Je dois avouer avoir un peu décroché… Zzzz…
  • Présentation des défis opérationnels d’IPv6 par Souissi (AFNIC) et Stevant (ENST). Parler d’IPv6 en présence de nombreux opérateurs… le terrain était miné. L’idée n’était pas de ré-expliquer l’intérêt d’IPv6 et la pénurie prochaine des IPv4, mais d’aborder des détails concrets comme l’obtention de préfixes IPv6 ou des expérimentations de futures connexions Internet sans IPv4 avec des tunnels, etc.

Voilà pour les conférences commerciales et techniques. À la fin, il y avait un tirage au sort pour gagner un iPad et des ballons de la Coupe du Monde. J’avais annoncé que si je gagnais l’iPad, je l’échangerai contre un ballon de foot (faut pas déconner non plus). Bon, je n’ai pas gagné l’iPad, mais j’ai justement gagné un Jabulani. Suite à cela, il y avait le beer event, dans un petit bar pris d’assaut. Mais j’ai à peine eu le temps de parler emailing avec EmailVision, Nagios avec Yann, et descendre une bière, que j’ai du filer vers mon TGV pour me ramener au centre du monde.

2 Responses to “Mon compte-rendu du FRnOG 16”

  1. Bien sympa ton résumé. Une lecture plaisante et intéressante.

  2. bitonio says:

    Salut Gregory,

    Merci pour ton résumé. Je suis assez d’accord sur ta remarque concernant Nagios et plus généralement les produits open-source ou du Do-It-Yourself avec des outils open-source comme base.

    J’ai utilisé de Witbe par le passé et j’ai eu la triste expérience d’avoir eu une sonde sur une machine qui était saturée. Je te laisse imaginer le résultat sur les graphiques. Les bons discours commerciaux doivent rester ce qu’ils sont, après chacun trouve le service dont il a besoin où il veut. Et c’est bien comme ça :-)