Après la MiniDebConf Marseille 2019, le COVID-19 a rendu impossible/difficile l’organisation de nouvelles MiniDebConf pendant quelques années. Avec la reprise progressive d’événements d’ampleur en présentiel (FOSDEM, DebConf, etc.), l’idée était de proposer une nouvelle MiniDebConf en France mais avec une organisation plus légère. En 2023, nous avons eu l’idée de contacter les organisateurs de Capitole du Libre afin de réitérer l’expérience de 2017 : pouvoir organiser une MiniDebConf en parallèle de l’événement annuel qui se tient à Toulouse en novembre. Mais notre demande était trop tardive pour 2023, donc après discussions avec Capitole du Libre en novembre 2023 à Toulouse puis en février 2024 à Bruxelles, nous avons pu confirmer la tenue d’une MiniDebConf Toulouse en novembre 2024 !
Nous avons alors constitué une petite équipe d’organisation et nous nous sommes lancés : Call for Papers en mai 2024, ajout d’un MiniDebCamp de deux jours, coordination avec la DebConf vidéo team, recherche de sponsors, création d’un logo, commande des T-shirts et stickers, planning, gestion des inscriptions… même avec une organisation plus légère (la gestion de la salle de conférence, des badges, de la nourriture pendant le week-end étant faite par Capitole du Libre), il restait un peu de travail de préparation.
Jeudi 14 et vendredi 15 novembre 2024, une quarantaine de développeurs débarquent du monde entier (France, Espagne, Italie, Suisse, Allemagne, Angleterre, Brésil, Urugay, Inde, Brest, Marseille…) pour passer deux jours de MiniDebCamp dans les beaux espaces collaboratifs d’Artilect dans le centre-ville de Toulouse.
L’idée d’organiser une mini-DebConf à Marseille est née à Toulouse en 2017 : après avoir participé avec plaisir à plusieurs (mini)DebConfs, se lancer dans l’organisation d’un tel évènement est une manière de rendre la pareille et de contribuer à Debian !
Fin 2018, après avoir réuni les personnes motivées, nous avons choisi la date du 25/26 mai 2019 et dimensionner l’évènement pour 50 à 70 personnes en sélectionnant un lieu approprié au centre-ville de Marseille. Je ne vais pas m’attarder ici sur détails de l’organisation (appel à conférences, enregistrement des participants, composition du programme etc.), car nous allons publier bientôt un « Howto Organizing a mini-DebConf » pour partager notre expérience.
Tout a commencé dès le mercredi 22 mai, où la formidable équipe vidéo DebConf s’est réunie pour un sprint de 3 jours pour préparer la couverture de l’événement avec le matériel déjà arrivé et former les membres qui gèreront le matériel pour la mini-DebConf Hambourg.
Une majeure partie des participants sont arrivés dans l’après-midi du vendredi 24 mai. Le bureau d’accueil (Front-Desk) était déjà prêt, et les arrivants ont pu récupérer leur badge et un T-shirt de l’événement. Pour des raisons écologiques, nous avions décidé de minimiser les goodies offerts au participants donc pas de sacs ou papiers superflus, mais un booklet distribué en amont. Si besoin, des goodies Debian (stickers, casquettes, polos, etc.) étaient aussi en vente au Front-Desk.
La soirée de vendredi a débuté avec un mini-CheeseWineBOF avec des denrées locales (fromages, vins, pastis, olives, fruits et légumes) et apportées par des participant(e)s : merci à Valhalla pour fromage italien, ainsi qu’à Urbec et Tzafrir !
La soirée de vendredi s’est poursuivie : pendant que l’équipe vidéo finalisait son installation dans la salle de conférence, les participants ont été invités à une réunion du Linux Users Group de Marseille : une présentation de Florence Devouard, pionnière de Wikipédia, qui est revenue l’historique de Wikipédia/Wikimédia avec de nombreuses anecdotes. La soirée s’est achevée avec une tradition locale : la dégustation de pizzas marseillaises. Le week-end n’est pas encore commencé, et déjà de bons moments sont partagés entre les participants !
Samedi matin, c’était le coup d’envoi officiel de la mini-DebConf ! Ouverture des portes à 8h30 pour le petit déjeuner : cookies fait-maison, café en grains, nous avons proposé durant tout le week-end de la cuisine locale, fait-main et végétarienne. Autre objectif : minimiser les déchets, et dans cette optique nous avons réfléchi à différents dispositifs : couverts en dur, tasses à étiqueter, Ecocups, etc.
75 participants s’étaient inscrits, ce qui correspondait au maximum de la capacité du lieu. Et 73 sont effectivement venus, ce qui est un bel exploit, notamment pour une conférence totalement gratuite. Si l’on compte quelques participants non-inscrits, nous avons été au total plus de 75 participants, soit au-delà de nos espérances !
À 9h45, c’est la conférence d’ouverture ! Jérémy déroule le programme du week-end, remercie les sponsors et rappelle le Code of Conduct, le système d’autorisations pour les photos, etc.
Après une pause-café, c’est Raphaël Hertzog qui revient sur 5 ans du projet Debian LTS (Long Term Support). Il explique l’historique ainsi que le fonctionnement : la gestion des sponsors, le travail réparti entre plusieurs développeurs, l’offre extended LTS, l’infrastructure. Le sujet du financement des contributeurs provoquera plusieurs questions et suscitera un Lightning Talk sur le sujet dimanche matin.
Durant le midi, pendant que l’infatiguable équipe vidéo forme des débutants à ses outils, un déjeuner est servi sous forme de buffet végétalien ou végétarien. Nous sommes fiers d’avoir réussi à offrir une cuisine fait-maison avec des produits frais et locaux, et sans gâchis grâce à une bonne gestion des quantités.
Après le déjeuner, c’est l’heure de la KSP (Key Signing Party) organisée par Benoît. L’occasion pour chacun d’échanger des signatures de clés GPG et de renforcer le réseau de confiance.
Samedi soir, fin de la première journée : tous les participants sont invités à prolonger les échanges à la Cane Bière, un bar proche de la mini-DebConf.
Puis on enchaîne avec une session de 6 Lightning Talks animés par Eda : « kt-update » (Jean-François Brucker), « the Debian Constitution » (Judit Foglszinger), « Elections, Democracy, European Union » (Thomas Koch), les méthodes de vote de Condorcet et du Jugement Majoritaire (Raphaël Hertzog), « encrypt the whole disk with LUKS2 » (Cyril Brulebois), « OMEMO – the big fish in the Debian bowl » (Martin) et « Paye ton Logiciel Libre » (Victor).
Après quelques mots pour clôturer les conférences, c’est déjà l’heure du rangement pour certains, tandis que d’autres en profitent pour faire un mini-DayTrip : descendre la Canebière à pied et embarquer au Vieux Port pour l’archipel du Frioul pour marcher et nager !
Nous remercions les 75 participant(e)s venus du monde entier (Canada, USA, Israël, Angleterre, Allemagne, Espagne, Suisse, Australie, Belgique etc.) ! Nous remercions également la fantastique équipe vidéo qui réalise un travail remarquable et impressionnant de qualité. Nous remercions Debian France qui a organisé l’événement, et les sponsors : Bearstech, Logilab et Evolix. Nous remercions la Maison du Chant de nous avoir mis à disposition les locaux. Nous remercions Valentine et Célia qui ont assuré tous les repas, il y a eu de nombreux compliments. Nous remercions Florence Devouard d’avoir assuré une belle présentation vendredi soir, ainsi que tous les orateurs(ices) de la mini-DebConf. Et je tiens à remercier tous les bénévoles qui ont assuré la préparation et le bon déroulement de l’événement : Tristan, Anaïs, Benoît, Juliette, Ludovic, Jessica, Éric, Quentin F. et Jérémy D. Mention spéciale à Eda, Moussa, Alban et Quentin L. pour leur implication et leur motivation, et à Sab et Jérémy qui se sont plongés avec moi dans cette folle aventure depuis plusieurs mois : you rock guys !
Disclaimer : Valable pour de l’ext3 sous Linux (utilisable sur d’autres filesystems ou Unix à vos disques et péril)
Vous avez un répertoire rempli à rabord de nombreux fichiers, et il est impossible de connaître sa taille, le lister ou l’effacer sans impact sur la production ?
Voici quelques astuces :
– Avec un “ls -ld” sur le répertoire, vous pouvez estimer grossièrement le nombre de fichiers présents dans un répertoire. En effet, un répertoire vide fait 4 Ko (je simplifie). Et plus il contient de fichiers, plus sa taille va augmenter. Par exemple, un répertoire contenant 2 millions de fichiers pourra faire une taille de 100 Mo (je parle bien de la taille du répertoire et non pas de la taille du contenu). Attention, c’est variable selon la longueur des noms des fichiers. Et prendre garde aussi que ce n’est pas dynamique : si vous videz complètement un répertoire bien rempli, il gardera sa taille volumineuse (d’où l’intérêt de recréer un répertoire qui s’est rempli “par erreur”).
– Pour lister les fichiers du répertoire, utiliser la commande “ls” n’est pas une bonne idée car elle accède à toute la liste avant de l’afficher. Voici comment lister 10 fichiers sans attendre :
perl -le 'opendir DIR, "." or die; $i=0; while ($i<10) { my $f = readdir DIR; print $f; $i++; }; closedir DIR'
Grâce à leurs noms, vous pouvez désormais examiner (ouvrir, connaître sa taille) un échantillon de fichiers contenus dans votre fameux répertoire.
Pour lister l’ensemble des fichiers sans attendre comme “ls” :
perl -le 'opendir DIR, "." or die; print while $_ = readdir DIR; closedir DIR'
– Pour effacer le contenu du répertoire en limitant l’impact sur la production, oubliez “rm -rf” qui va saturer vos I/O disque mais préférez le faire par blocs de N fichiers avec des pauses de quelques secondes ! Voici une commande “conviviale” qui va faire cela par blocs de 300 fichiers avec des pauses de 5 secondes :
EDIT : en complément, on n’oubliera pas que l’on peut aussi gérer la priorité d’ordonnancement des I/O avec la commande ionice
(merci à Sylvain B. de l’avoir souligné)
DebConf est la conférence annuelle des développeurs du projet Debian. Cela permet aux développeurs et contributeurs de Debian d’assister à des présentations techniques, sociales et politiques, mais aussi de se rencontrer et travailler ensemble. Cette année, la 11e DebConf s’est tenue à New York du 1er au 7 août. Evolix a sponsorisé cette conférence et j’étais donc sur place, voici mon résumé de cette semaine.
Premiers pas plutôt festifs le vendredi soir avec le SysAdmin Day dans un bar à Manhattan puis direction Brooklyn pour une Debian Party organisée par NYC Resistor, un collectif local de hackers en électronique à l’origine de MakerBot, une imprimante 3D Open Source. Samedi c’est l’arrivée à Columbia University, l’université américaine qui accueille la DebConf 10. Une bonne partie des participants est hébergée sur le campus universitaire, dans des chambres avec accès haut-débit et une cafétéria à volonté.
C’est donc le dimanche 1er août que commence la DebConf avec des présentations orientées grand public pour cette première journée appelée le “Debian Day”. Un grand message de bienvenue pour un public plus large en ce premier jour, puis enchaînement des présentations. J’ai tout d’abord assisté à une présentation sur le sysadmin par François Marier qui a livré toutes ses astuces et une série de packages intéressants (unattended-upgrades, safe-rm, etckeeper, fcheck, fwknop, etc.). J’ai d’ailleurs pu échanger par la suite avec lui d’autres informations, sachant qu’il travaille dans une boîte similaire à Evolix : Catalyst située en Nouvelle-Zélande ! J’ai ensuite assisté à la présentation de Stefano Zacchiroli, l’actuel leader Debian, qui encourage fortement les développeurs à réaliser des NMU (Non Maintainer Upload), c’est-à-dire la publication d’un package par un autre développeur que celui responsable officiellement. J’ai ensuite poursuivi avec la présentation du Google Summer of Code 2010 de Debian : une présentation générale puis plusieurs “étudiants” expliquent leur projet en cours : Debian-Installer pour OpenMoko, GUI pour aptitude en QT, etc. D’autres présentations ont ensuite suivies, mais j’ai plutôt été découvrir le “hacklab” : une pièce pourvue de multiprises, switches et points d’accès afin de permettre à plusieurs dizaines de personnes de travailler/hacker. Le “Debian Day” a été un franc succès avec plusieurs centaines de participants. En soirée, c’est l’heure du coup d’envoi “officiel” de la DebConf par Gabriella Coleman, l’une des organisatrices de la DebConf 10, qui présente avec humour la semaine à venir, avec un petit retour en images sur les éditions précédentes.
Deuxième jour, on a le droit à un Bits from DPL en direct de la part de Stefano Zacchiroli (au lieu du traditionnel mail). Ensuite, il y a de nombreuses présentations. Durant DebConf, il y en aura plus de 100 au total, réparties dans 3 salles : Davis (avec vidéo), 414 Schapiro et Interschool (avec vidéo). Le choix est parfois difficile ! Pour ma part, j’ai assisté en fin de matinée à la présentation de la structure américaine à but non lucractif SPI : c’est elle qui gère les droits de la marque Debian, mais pas seulement : OpenOffice.org, Drupal, PostgreSQL, Alfresco, etc. de nombreux projets de logiciels libres utilisent cette structure légale ! Dans l’après-midi, c’est Mark Shuttleworth, fondateur d’Ubuntu et CEO de Canonical, qui nous présente le travail réalisé pour améliorer l’interface graphique des netbooks, notamment par l’intermédiaire du projet Ayatana. Puis, Jorge Castro, responsable chez Canonical des relations avec les développeurs extérieurs, parle de la collaboration entre Ubuntu et Debian. On notera que toute une équipe de Canonical est venue à DebConf et que les relations avec Debian semblent devenir plus sereines. Le soir venu, c’est l’heure de Wine&Cheese, un évènement devenu incontournable pour une DebConf : imaginez des centaines de fromages et alcools venus du monde entier (Italie, Allemagne, France, Mexique, Brésil, USA, Taïwan, Pologne, Kazhastan, Espagne, Nouvelle-Zélande, Corse, Vénézuela, Hollande, Marseille, Irlande, Angleterre, Japon, etc. etc.) et plus d’une centaine de développeurs Debian lâchés dessus pendant des heures… le résultat est… indescriptible ! Pour ma part, j’avais apporté un rosé Bandol, des bières La Cagole, du Banon et de la Tapenade… qui n’ont pas fait long feu.
Le quatrième jour, c’est le Day Trip. Il s’agit classiquement d’une journée consacrée à des activités touristiques extérieures. Nous avons été visiter l’église Trinity Church à Manhattan où le drame du 11 septembre 2001 a mis un superbe orgue hors d’usage, remplacé temporairement par un orgue électronique “Powered by Linux”… qui a finalement été conservé en raison de sa qualité. Keith Packard, l’un des gourous de X.org employé chez Intel, a joué quelques minutes sur cet orgue. Ensuite, direction la plage de Coney Island. Puis un match de baseball où Stefano Zacchiroli lancera la première balle du match.
Cinquième jour, on reprend avec un BoF (un BoF=Birds of a Feather est une discussion informelle de groupe) sur la virtualisation où plusieurs personnes témoignent de leurs expériences et connaissances sur le sujet. Pas mal d’informations intéressantes, notamment sur le couple Ganeti/KVM pas mal mis en avant par Iustin Pop, l’un des développeurs de Ganeti employé chez Google. J’y apprends notamment que KVM gère une notion de mémoire partagée et ainsi démarrer une 2e machine virtuelle avec un même OS ne consommerait pas de mémoire supplémentaire sur le système hôte ! Suite des présentations, notamment une portant sur DebConf 12 qui pourrait peut-être se dérouler au Brésil. Et fin de la matinée avec François Marier qui présente le projet Libravatar permettant d’offrir une alternative à Gravatar, l’outil centralisé de gestion des avatars. Ses idées sont de se baser sur les DNS pour répartir les avatars pour chaque noms de domaine. Il a déjà commencé à développer une application en Django pour gérer cela. Suite de la journée avec un BoF sur Lintian (outil de vérification de la conformité des packages Debian) géré par Russ Allbery. Puis j’ai assisté à une présentation de Guido Günther qui a expliqué comment gérer son packaging avec Git et notamment git-buildpackage (très intéressant pour moi car je gère déjà mes packages Debian comme ça). Ensuite, petite pause sportive, car une dizaine de développeurs Debian a été participé à un cross de 5 kms dans le Bronx, avec des résultats honorables !
Septième et dernier jour, encore de nombreuses présentations. J’ai notamment assisté à celle de Philippe Kern, membre de la Release Team, qui a parlé du management de la version stable et de volatile. On notera par exemple qu’on peut désormais corriger des bugs en priorité “Important” dans les points de Release. La suite ce sont des fameux Lightnings Talks, une dizaine de présentations très courtes : une qui suggère d’arrêter complètement d’utiliser les mots de passe, une autre sur le logiciel runit, une autre sur les éclairs (lightnings !) ou encore l’historique en photos des Wine&Cheese Party ! Fun et instructif. Puis c’est l’heure de la conférence de clôture, où l’on remet des prix à ceux qui ont corrigé le plus de bugs mais surtout tous les volontaires sont vivement remerciés et j’en profite pour adresser une nouvelle fois mes remerciements à :
– L’équipe qui a organisé cette DebConf 10 : un travail impressionnant pour un résultat professionnel et communautaire à la fois : on frôle la perfection !
– L’équipe vidéo qui a fait un travail génial et vous pouvez ainsi retrouver l’ensemble des talks en vidéo,
– Les centaines de personnes sympas et passionnées qui contribuent à faire de Debian une distribution de grande qualité… et qui sait évoluer, la preuve avec les sujets abordés lors de cette DebConf !
Petite conclusion de cette semaine intensive, comme vous avez pu le lire : j’ai pu acquérir de nombreuses informations et faire le plein de nouvelles idées, mais aussi avoir des contacts réels avec d’autres développeurs et comprendre encore mieux le fonctionnement “social” de Debian. C’est donc très positif et cela va me permettre d’améliorer mon travail quotidien au sein d’Evolix, mais aussi réfléchir à d’autres projets et me motiver pour contribuer davantage à Debian. Debian rules !
Je ne rappellerais pas toutes les précautions nécessaires (tests préalables, sauvegardes, désactivations des services, etc.) ni la classique question sur “quand faut-il migrer ?”, vous trouverez tout cela dans mes exemples précédents. Je rappelle simplement l’idée de base : prendre les précieuses Release Notes, mettre à jour le fichier sources.list, puis exécuter les commandes aptitude update && aptitude upgradex, puis mettre-à-jour les services les plus critiques via aptitude install <PACKAGE>, et enfin aptitude dist-upgrade && aptitude dist-upgrade (répéter dist-upgrade est souvent nécessaire).
Passons désormais aux différentes remarques sur ces migrations :
– PostgreSQL : on passe de la version 8.1 à 8.3. Notez qu’il s’agit de paquets différents, il est donc possible de garder la version 8.1 en Etch, et d’installer en parallèle la version 8.3, afin de faciliter encore plus la migration. Pour migrer les données, on réalisera un dump avec pg_dumpall qui sera réinjecté dans la nouvelle base. On pourra ensuite adapter le port dans postgresql.conf pour passer la version 8.3 en production.
– phpPgAdmin : avec PostgreSQL 8.3, on ne peut plus se connecter à la table template1 : c’est le comportement par défaut de phpPgAdmin, qu’on devra donc modifier en mettant postgres à la place (pour la variable $conf[‘servers’][0][‘defaultdb’] dans le fichier config.inc.php)
– Apache : la configuration de l’alias /icons/ est déplacé dans le fichier mods-available/alias.conf, il peut donc faire doublon avec la déclaration dans apache2.conf, ce qui sera signalé via le warning suivant : [warn] The Alias directive in /etc/apache2/apache2.conf at line 240 will probably never match because it overlaps an earlier Alias. Commenter les directives dans le fichier apache2.conf résoudra ce petit soucis.
– OpenLDAP : on passe d’une version 2.3 à 2.4, mais le plus marquant pour la migration est que cela force le processus à tourner avec un utilisateur/groupe dédié. Pour diverses raisons (dist-upgrade interrompu par exemple), on pourra rencontrer des soucis plus ou moins alarmants. Ainsi, j’ai pu rencontrer cette erreur : bdb(dc=example,dc=com): PANIC: fatal region error detected; run recovery
bdb_db_open: database “dc=example,dc=com” cannot be opened, err -30978. Restore from backup!
backend_startup_one: bi_db_open failed! (-30978)
slap_startup failed On veillera donc sur l’utilisateur/groupe propriétaire des fichiers dans le répertoire /var/lib/ldap et, au besoin, on ajustera : chown -R openldap:openldap /var/lib/ldap/ Mon conseil : mettre-à-jour le paquet slapd de façon spécifique avant le dist-upgrade
– Postfix : on passe de 2.3 à 2.5. On notera simplement la valeur par défaut de $smtp_line_length_limit characters qui passe à 990, ce qui coupe les lignes trop longues pour se conformer au standard SMTP. Si cela posait problème, on pourrait revenir à l’ancien comportement en positionnant smtp_line_length_limit=0
– SpamAssassin : l’utilisant en stockant la configuration des utilisateurs dans un annuaire LDAP, le daemon spamd s’est mis à râler : cannot use –ldap-config without -u
Le problème sera résolu en ajoutant l’option -u nobody, ce qui fera tourner spamd en tant que nobody (ce qui n’est pas une mauvaise chose, au contraire).
– Amavis : apparemment, lors de la détection d’un virus, le code retourné n’est plus 2.7.1 mais 2.7.0 : 2.7.0 Ok, discarded, id=13735-07 – VIRUS: Eicar-Test-Signature
Rien de bien grave, mais cela a nécessité d’adapter un plugin Nagios pour qu’il attende le bon code de retour.
– Courier-imapd-ssl : après une mise-à-jour gardant mon fichier /etc/courier/imapd-ssl actuel, j’obtenai des erreurs avec certains clients IMAP : couriertls: accept: error:1408F10B:SSL routines:SSL3_GET_RECORD:wrong version number
En regardant de plus près, certaines directives changent dans ce fichier de configuration, et il est donc conseillé de repartir du fichier proposé par Lenny, et d’y apporter ses modifications (souvent, cela se limite à préciser le certificat).
– Horde : si vous utilisez une base de données pour stocker les paramètres ou autres, la paquet php-db (déjà en Recommends: en Etch) est d’autant plus nécessaire, sous peine d’obtenir l’erreur : PHP Fatal error: _init() [<a href=’function.require’>function.require</a>]: Failed opening required ‘DB.php’ (include_path=’/usr/share/horde3/lib:.:/usr/share/php:/usr/share/pear’) in /usr/share/horde3/lib/Horde/DataTree/sql.php on line 1877
– Sympa : on attaque là le cauchemard de mes migrations. À chaque fois, tellement de soucis majeurs et mineurs, que j’ai l’impression d’être le seul à utiliser ce paquet. Voici en vrac tous les soucis rencontrés : les accents dans les descriptions ont sautés (une sorte de double encodage) et cela a nécessité des corrections manuelles, la table logs_table doit être créée à la main (j’utilise Sympa avec PostgreSQL), et enfin une typo surprenante un “GROUP BY” à la place d’un “ORDER BY” (j’ai ouvert le bug #566252 à ce sujet).
– Asterisk : on passe de la version 1.2 à la version 1.4. Lors de la migration, j’ai constaté un bug étrange, le fichier modules.conf qui charge les modules additionnels a disparu. Du coup, sans lui, Asterisk ne charge pas les modules nécessaires (SIP, etc.). Il a donc fallu le restaurer.
– udev : le meilleur ami des sysadmins (ou pas). Si les migrations douloureuses Sarge->Etch sont loin derrière nous, il reste néanmoins quelques blagues. La dernière en date a été un renommage des interfaces réseau : eth0->eth1 et eth1->eth2. Classique mais étonnant, ce genre d’humour est sensé être dépassé grâce aux “persistent rules” qui nomment les interfaces en fonction de l’adresse MAC. À rester vigilant sur ce point avant le redémarrage donc.
Voilà pour les remarques. Vous noterez que je n’ai pas abordé le noyau Linux. C’est parce que pour la majorité de nos serveurs, ils sont gérés de façons spécifiques (au lieu d’utiliser les noyaux officiels Debian). Ainsi, ils restent dans leur version actuelle (2.6.31 à cette heure) pendant la migration. Bien sûr, cela n’empêche pas d’effectuer un redémarrage de la machine suite à la mise-à-jour : cela permet de s’assurer que tout est bien en place et le sera toujours après un éventuel redémarrage d’urgence.
Les packages Debian de Java n’intègrent pas de mécanisme pour faciliter l’utilisation des versions non limitées des JCE (Java Cryptography Extension), utiles pour avoir des fonctions de chiffrement dites « fortes » (#466675). L’idée est de créer des diversions locales pour conserver les versions non limitées, même en cas de mise-à-jour :
# dpkg-divert --divert /usr/share/doc/sun-java6-jre/US_export_policy.jar.ori \
--rename /usr/lib/jvm/java-6-sun-1.6.0.12/jre/lib/security/US_export_policy.jar
Adding `local diversion of /usr/lib/jvm/java-6-sun-1.6.0.12/jre/lib/security/US_export_policy.jar
to /usr/share/doc/sun-java6-jre/US_export_policy.jar.ori'
# dpkg-divert --divert /usr/share/doc/sun-java6-jre/local_policy.jar.ori \
--rename /usr/lib/jvm/java-6-sun-1.6.0.12/jre/lib/security/local_policy.jar
Adding `local diversion of /usr/lib/jvm/java-6-sun-1.6.0.12/jre/lib/security/local_policy.jar
to /usr/share/doc/sun-java6-jre/local_policy.jar.ori'
Attention, bien garder à l’esprit que si une faille de sécurité survient, il faudra mettre à jour manuellement ces fichiers.
Le driver bnx2 du noyau Linux 2.6.26 de Debian Lenny (et du 2.6.24 d’half-and-etch) nécessite un firmware pour fonctionner avec les cartes réseau Broadcom NetXtreme II (présentes par exemple sur les serveurs DELL PowerEdge 1950/2950), au contraire du noyau Linux 2.6.18 de Debian Etch. Lors de la mise-à-jour vers l’un de ces noyaux, il faut donc installer le paquet firmware-bnx2 (section non-free) et s’assurer de mettre à jour les images initramfs (update-initramfs -u -k all).
Pour mettre en place des serveurs de backup, j’utilise un script chroot-ssh.sh qui permet la construction d’un chroot minimal pour faire tourner un serveur SSH et faire du rsync. Avec la mise-à-jour vers Lenny, l’allocation PTY réalisée par SSHD change : il ne semble plus possible de mettre en place un serveur SSH sans monter PROCFS et DEVPTS. Sans cela, on rencontre les erreurs suivantes côté serveur SSH :
debug1: Allocating pty
openpty: No such file or directory
session_pty_req: session 0 alloc failed
Si uniquement DEVPTS est monté, et pas PROCFS :
debug1: Allocating pty
openpty: returns device for which ttyname fails.
Voici donc les étapes pour lancer le serveur SSH chrooté avec Debian Lenny :
Dans la même optique que mes précédents exemples de migration Debian Sarge->Etch ([0], [1], [2] et [3]), je repars sur une série portant sur des migrations Debian Etch->Lenny. Je rappelle rapidement le principe : j’administre une centaine de serveurs pour plusieurs dizaines de sociétés, et la plupart vont être concernés par une migration vers Debian Lenny d’ici un an. Je vais en choisir quelques uns pour illustrer les opérations nécessaires et problèmes recontrés. Et j’incite tout le monde à faire de même afin d’avoir de multiples astuces disponibles sur le web.
Pour ce premier post, la question classique : quand faut-il migrer sa machine vers Debian Lenny ? Tout d’abord, Etch reste maintenu environ un an après la sortie de Lenny, soit jusqu’en février 2010. Il n’y a donc aucune raison d’être pressé à migrer si l’on a pas besoin de nouveaux logiciels. Et surtout, je recommande le principe de précaution, à savoir attendre un certain temps ce qui permettra d’avoir une grande quantité d’informations disponibles sur Internet (ressources Debian, moteurs de recherche, blogs). Enfin, il est important de bien planifier sa migration en fonction du métier de la société (haute/basse saison, vacances, etc.).
Évidemment, les précautions suivantes sont nécessaires : faire des essais de migration sur des serveurs de test, avoir des backups tout frais, couper les services durant la migration et bien prévenir à l’avance tous les utilisateurs et personnes concernées.
Entrons dans le vif du sujet. Au menu, un serveur web situé chez un hébergeur low-cost français. Ce serveur fait parti d’un pool de plusieurs serveurs (load-balancing via du round-robin DNS), donc il faut au préalable le désactiver et attendre que le time-to-live le rende totalement inactif. Ensuite, on reprend les Releases Notes, on modifie le sources.list et on se lance.
On s’assure que les partitions /usr et /tmp ont les bonnes options de montage:
# mount -o remount,rw /usr && mount -o remount,exec /tmp
On lance une mise-à-jour minimale :
# aptitude update && aptitude upgrade
Puis une mise-à-jour complète :
# aptitude dist-upgrade
Rien de bien complexe. Il reste à croiser les doigts pendant les opérations ci-dessus, mais si votre système est « propre », cela se passe très bien, comme souvent sur un système Debian. Il est ensuite important de lire les éventuelles instructions de mise-à-jour situées dans le fichier NEWS d’un paquet (en utilisant apt-listchanges, cela peut être affiché automatiquement).
En ce qui concerne la mise-à-jour du kernel, de mauvaises surprises sont possibles après le redémarrage. Il est notamment recommandé d’avoir un accès à la machine (accès physique, accès « rescue », etc.) pour corriger d’éventuels problèmes. Dans mon cas, l’interface réseau a été renommée de eth0 à eth1 suite à la mise-à-jour d’udev : le fichier /etc/udev/rules.d/z25_persistent-net.rules se transforme en /etc/udev/rules.d/70-persistent-net.rules, jusqu’ici tout est normal, mais un problème surnaturel semble s’être produit, la carte e1000 (MAC=00:0c:29:65:ae:04) est « devenue » une r8168 (MAC=00:1c:c0:51:12:45) ; au final, c’est plutôt un soucis lié au matériel, enquête en cours chez l’hébergeur low-cost…
Un vrai problème s’est par contre posé avec la mise-à-jour du paquet nginx (un petit serveur web très performant). Suite à sa mise-à-jour, il ne démarre plus :
Starting nginx: 2009/04/19 20:45:26 [emerg] 28783#0: could not build the server_names_hash,
you should increase server_names_hash_bucket_size: 32
Il faut donc ajouter dans la section http {} du fichier nginx.conf :
http {
include /etc/nginx/mime.types;
default_type application/octet-stream;
# Necessaire depuis l'upgrade Etch->Lenny
# (ajoute le 19.06.2009 by reg)
server_names_hash_bucket_size 33;
...
Voilà pour ce premier exemple de migration. Il s’agissait d’un serveur « simple » sans installation particulière, donc assez peu de problèmes rencontrés. Les prochains exemples seront certainement un peu plus complexes !
Cela provoque un statut REFUSED pour toutes les requêtes non autorisées. Si refuser les transferts (requêtes AXFR dévoilant toute votre zone) est sage et refuser les requêtes récursives est logique (vous ne voulez pas être serveur DNS pour le monde entier), il faut également refuser toutes les requêtes par défaut afin d’éviter de potentiels dénis de service.
Vous noterez que les directives ci-dessus autorisent les requêtes classiques de la part de localhost dans la mesure où il est fréquent que votre machine se serve de son propre Bind. Si ce n’est pas le cas, mettre toutes les directives à none.
Un moyen simple de vérifier qu’un serveur DNS refuse bien toutes les requêtes :
dig google.fr @<serveur DNS>
Vous ne devez pas obtenir la(les) réponse(s), ni même obtenir la liste des ROOT SERVERS. Vous devez obtenir status: REFUSED (ou alors un timeout…).
J’ai souvent eu du mal à expliquer pourquoi il fallait fermer complètement son Bind, car la menace des attaques DOS restait un peu vague. Ce n’est désormais plus le cas depuis quelques semaines où chaque administrateur d’un Bind assiste (dans ses logs ;-) aux multiples requêtes “. NS IN” générées par des robots/virus :
On déplore même des victimes de ces attaques DDOS de grande ampleur, notamment NetworkSolutions qui l’explique sur son blog. Pour contrer cela, on peut refuser les paquets en amont : voici un fameux paquet (format PCAP). On voit donc que l’on peut interdire les paquets comportant une requête DNS récursive (flags = 0x0100). Sur une machine Linux, on peut le faire avec iptables et le module u32 (attention, il semble y avoir des bugs avec certaines versions) :
iptables -A INPUT -p udp --dport domain -m u32 --u32 "0>>22&0x3C@10=0x01000001" -j DROP
SI vous ne voulez pas interdire toutes les requêtes récursives, j’ai trouvé sur Internet une règle plus précise qui matche sur le “. NS IN” (voir commentaires de ce post) :
iptables -A INPUT -j DROP -p udp --dport domain -m u32 --u32 \
"0>>22&0x3C@12>>16=1&&0>>22&0x3C@20>>24=0&&0>>22&0x3C@21=0x00020001"
Enfin, sur l’excellent blog de Stéphane Bortzmeyer, vous trouverez plus de détails et des outils pour mesurer le nombre d’attaques sur votre serveur.